Les Nostradamus libanais se penchent sur le sort du régime syrien
Incontournables. Chaque 31 décembre, des voyants et des astrologues élevés au rang de stars livrent leurs prédictions à la veille de la nouvelle année aux téléspectateurs libanais. Et bien évidemment, l’année qui s’annonce sera toujours plus pénible que celle qui s’achève. De quoi stresser un peu plus la ménagère libanaise qui réveillonne devant son écran et à qui l’on annonce toutes sortes de catastrophes et de complots, Moyen-Orient oblige.
Vedettes de la prédiction
Cette année, deux vedettes de la prédiction, Michel Hayek (photo principale) et Mike Feghali, se sont penchés avec gravité sur le sort du régime syrien, en proie depuis près de 10 mois à une révolte populaire et à une insurrection armée. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas vu la même chose dans leur boule de cristal. Une coïncidence ? Pas vraiment.
Michel Hayek, réputé dans tout le monde arabe pour avoir notamment prédit l’attentat "qui allait secouer le centre-ville de Beyrouth", dans lequel allait être tué Rafic Hariri en 2005 et plus récemment l’organisation d’une Coupe du monde par le Qatar, s’est exprimé sur MTV. Cette chaîne privée s’est toujours opposée politiquement à Damas. Elle avait même été fermée en 2002 par l’occupant syrien (1976-2005), ne reprenant sa diffusion qu’en avril 2009.
Connu pour avoir annoncé en décembre 2010, que plusieurs pays arabes allaient déclarer leur indépendance et que de nouveaux drapeaux allaient fleurir dans la région (Libye, Syrie) en 2011, Mike Feghali (à droite) a livré ses prédictions sur OTV. Une chaîne privée qui est le porte-voix officiel du général Michel Aoun qui n’a cessé de défendre le régime syrien depuis le début du soulèvement, le 15 mars 2011. Feghali a également dévoilé ses visions à la télévision privée syrienne proche du pouvoir Al-Dounia… Des précisions indispensables pour comprendre la suite.
"Passation de pouvoir"
Implicitement, Hayek s’est dit réservé quant à l’avenir du régime du président Bachar al-Assad. Même si, "le printemps arabe ne portera pas ses fruits de sitôt en Syrie, et que le sang coulera encore plus dans la rue", selon lui. Dans "un scénario à la syrienne" une nouvelle chance sera offerte au régime, sans qu’il ne précise si elle sera saisie.
Dans un premier temps, il affirme qu’une partie de l’opposition, qui va se diviser, rejoindra le pouvoir. En contrepartie, certains caciques du régime et haut-gradés vont le quitter. Il signale en outre que certaines régions vont commencer à s’autogérer, et que deux personnalités syriennes, l’une alaouite et l’autre sunnite, vont se préparer à occuper des postes à haute responsabilité.
Et de poursuivre : "Par magie et d’une manière étonnante, le régime syrien va établir une feuille de route et un plan de sortie pour plusieurs de ses cadres et l’on assistera à une passation de pouvoir". Selon Michel Hayek, quoiqu’il arrive en Syrie, l’aéroport de Damas accueillera "des personnalités arabes et occidentales de premier plan" en 2012.
"Décision très courageuse"
Crâne rasé hormis une mèche tirée en catogan, Mike Feghali ne voit pas de passation de pouvoir en Syrie. Il voit plutôt le président Assad prendre "une décision très courageuse", après la mise au jour d’une trahison, et ce, dès le début de l’année.
"Cette décision étonnera le monde entier", dit-il. Feghali affirme qu’aucune puissance ne pourra obliger le président syrien à démissionner, car cette décision sera prise ou pas, que par lui. « Si Bachar al-Assad se présentait demain à une présidentielle, il recueillerait 85% de voix » conclut-il, sans sourciller.
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